« Vous n’avez réclamé la gloire ni les larmes… La mort
n’éblouit pas les yeux des Partisans. » Écrits par Aragon,
chantés par Léo Ferré, ces mots ne seraient rien
sans ceux qui les ont inspirés, sans ces "délinquants
communistes", ces "criminels ennemis de l’ordre et
amis des juifs" placardés sur une affiche rouge de
propagande et fusillés par les Allemands en 1944.
Parmi eux, un certain Missak Manouchian, arménien
immigré en France, a récemment été intronisé au
Panthéon. Mis en scène par Saté Khachatryan, ce
spectacle nous plonge dans l’histoire de ce héros
de la résistance et de ses compagnons de lutte :
Joseph Dawidowicz, Spartaco Fontanot, Marcel
Rajman et Olga Bancic, seule femme du groupe. Un
spectacle en forme d’hommage, qui vise à garder
vivace la mémoire de leur engagement et des actes
héroïques qui leur ont coûté la vie. Un spectacle qui
porte une réflexion sur l’universalité de leur sacrifice,
dont la résonance s’amplifie au contact de notre
modernité. Car vrai, les fusils rouillent et s’enrayent ;
mais les mots d’un homme écrivant à sa bien-aimée
quelques heures avant d’être fusillé : « Bonheur à
tous, bonheur à ceux qui vont survivre. Je meurs sans
haine en moi pour le peuple allemand », ces mots-là
sont éternels, et ceux d’un frère, assurément.
De : Chochana Boukhobza
Mise en scène : Saté Khachatryan
Avec : Clément Carabedian, Louis Dulac, David Mambouch, Jérôme Quintard, Marie-Cécile Ouakil, Bastien Guiraudot et Mathieu Besnier
Scénographie : Benjamin Lebreton
Lumières : Yohan Tivoli
Costumes : Edgar Manoukian
Création musicale : Hogh Arthun