J’ai eu envie d’écrire des lettres à des personnes que
j’aime ou que j’ai aimées. Très vite, ces missives sont
devenues, je m’en suis rendu compte, des lettres
d’excuses.
J’y ai mis en lumière mes lâchetés, mes oublis, mes
à-peu-près, mes sorties de route, mes exagérations,
tout ce qui m’empêche d’être un homme parfait, que
je ne serai jamais parce que c’est impossible.
Je m’y adresse à tous ceux que j’ai blessés, délaissés,
à qui je n’ai pas fait attention ou pas suffisamment,
privilégiant mon plaisir, mon envie avant tout. Et
puis, il n’y a pas que les gens, il y a aussi les périodes,
les lieux les institutions... Je dois des excuses à la
politique, à la vie, et même au soleil.
C’est vous dire que les motifs de s’excuser sont
infinis. Quand on a commencé à s’excuser, on ne
s’arrête plus. Mais suis-je si coupable ? C’est sûr,
j’aurais pu faire mieux, mais bon, j’ai fait ce que j’ai
pu, plus ou moins bien.
Le genre épistolaire est à la fois spectaculaire et
intime, et, comme au music-hall, j’y fais se succéder
avec irrévérence le tragique et le burlesque, ce qui
est depuis toujours mon terrain de jeux préféré.
Est-ce que ça valait la peine de s’excuser ? Je ne sais
pas... Mais, je peux bien vous l’avouer, quand je me
suis excusé dans ma vie, c’était une façon polie de
dire que, finalement, je n’avais pas tort. À vous de
voir...